Depuis l'antiquité et dans tous les pays le sport est utilisé comme spectacle. Cela lui permet de dépasser largement l'audience de ses pratiquants et de décupler ainsi sa valeur.
Supposons qu'après une soirée, Usan Bolt et Asafa Powell décident de se défier sur un 100m à l'abris des regards. Powell qui préfère les athmosphères calmes et sans pression -et surtout a un peu moins danser qu'Usan il faut l'avouer- l'emporte dans un formidable chrono de 9.5s. Ce due a-t-il une quelconque valeur? Pour Bolt et Powell peut-être, mais pour le reste du monde, sans temoins ni mise en scène, pas vraiment.
Quels sont les facteurs qui font du sport une forme de spectacle qui traverse aussi bien les frontières (pas un pays sans sport) que les ages (le sport spectacle existe depuis l'antiquité)? On verra dans le prochain billet les forces/faiblesses du triathlon aux égards de ces différents aspects.
- Un spectacle "vrai": Joies, larmes, sang sont vrais. Cela fait du sport une source intarrissable d'images “fortes”.
- Des enjeux simples et des protagonistes connus: L'enjeux est toujours de savoir qui sera le meilleur. Les victoires/defaites d'hier ne font que renforcer les enjeux d'aujourd'hui. Les affrontements sont limités dans le temps et l'espace ce qui les rends très facile à suivre. Les champion(ne)s deviennent vite des idoles que l'on n'hésite pas à détruire.
- Une issue toujours incertaine: Le sport n'est pas scripté (enfin on aime à penser qu'il ne l'est pas :). Plus il y a de suspence mieux c'est pour le spectacle.
- Des nations rassemblées et des classes sociales et des générations transcendées: Le sport a une incomparable capacité à rassembler et/ou diviser.
- Un sentiment de voir "l'histoire" s'écrire sous nos yeux: Même si je doute que dans quelques centaines d'années les historiens se souviennent de la victoire de la France en 98 comme un évènement majeur du XXième siècle cependant en tant que spectateur on aime se croire des témoins privilégiés :) Les journalistes sportifs font remarquablement l'article il faut l'avouer...
- De belles images: le sport fait voyager et rêver.
- Une notion de "spectacle" transcendée: C'est assez paradoxal: les sportifs ne s'affrontent pas pour le show mais pour la victoire. Cependant sans le "show" la victoire aurait bien moins de valeur (c'est cruel mais mieux vaut être champion olympique du 100m ou que du marathon...). Les enjeux de la compétition font qu'au dela du spectacle offert, le sport est un élément d'actualité pouvant être repris par tous les médias (et pas seulement celui qui en a les droits). Difficile d'échapper à l'actualité des JOs, du tour, de la F1, de la ligue 1 même si l'on ne s'y interesse pas...
Tous les sports ne sont certainement pas égaux face à la dimension "spectacle". Peux-t-on trouver des éléments objectifs pour expliquer que certains sports sont avantagés par rapport à d'autre? (sport indiv vs sport collectif, compétition d'un jour vs compétition sur plusieurs jours, durée des épreuves (qui vont de qq secondes pour un 100m à plusieurs mois pour le Vendée globe par exemple), frequence des rencontres, type de sport et sociologie des pratiquants, caractère régionnal d'un sport, différence sport féminin / sport masculin...).
Autre question qui se posera inévitablement est de comprendre l'impact de ce coté spectacle sur la masse des pratiquants, car le coté spectacle est aussi source de dérives.
La prochaine étape sera d'étudier les recettes qu'appliquent l'ITU avec les JO puis sa nouvelle World Cup Series ainsi que la WTC pour rendre notre discipline "spectaculaire". Le cas du GP français sera pas oublié mais sans doute étudier à part tant il y a à dire.
Bon week end à tous!
T.
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