Cet été DJI m’a proposé de tester le DJI Mini 3 Pro. Ce drone a pour caractéristiques d'être ultra compact et d'être pensé pour les réseaux sociaux avec la possibilité de faire des images/vidéos verticales. Sa sortie au printemps dernier avait piqué mon attention j'ai donc accepté le prêt (et de faire cet article de retour d'expérience).
J'ai pu tester le DJI Mini 3 Pro avec la télécommande RC (999€ TTC) et le pack fly more ( 189€ TTC). Cette formule permet d'être indépendant de son smartphone & d'avoir quelques batteries supplémentaires et un chargeur bien pratique...
Il suffit de taper "DJI Mini 3 Pro" dans la barre de recherche sur YouTube pour découvrir une myriade de vidéos concernant tous les aspects de ce drone (cliquez ici pour vérifier). Je vais me focaliser sur mes besoins orientés "photo".
Ça c'était avant....
Mon expérience avec les drones a commencé en 2013 avec le DJI Phantom 1. C'était l'un des premiers drones "abordables" pour le grand public. Il n’avait que quelques minutes d’autonomie, il fallait fixer une GoPro dessous pour faire des prises de vue automatique toutes les secondes (tenter d’utiliser la GoPro ET le drone via wifi était une recette pour perdre le contrôle du drone – c’est qui m’est arrivé avec mon premier Phantom 1 perdu dans le quartier avec sa gopro le jour où je l’avais reçu… dooh!!!).
Si les images produites offraient des angles nouveaux, la mise en œuvre n’était pas simple et les temps de vols très limités (5-6min.). Le rapport contraintes/avantages n’était donc pas favorable à mon niveau et je n’ai pas eu l’incitation pour passer mon brevet de pilote et j’ai arrêté de l’utiliser.
J’ai cependant gardé un œil sur ce qui se faisait dans le domaine avec la sortie d'appareils de plus en plus compacts, une qualité d'image en constante augmentation, des prix qui chutent et la législation qui se met en place et simplifie bien des choses ( voir ici : https://alphatango.aviation-civile.gouv.fr).
La sortie du DJI Mini 3 Pro a donc fortement retenu mon attention pour mes besoins professionnels et personnels : photos d'appoint sur mes reportages, petites vidéos pour les réseaux sociaux , ...
Un appareil facilement transportable
Comme le veux l’adage le meilleur appareil photo est celui que l’on a sur soi, le DJI Mini 3 pro pèse effectivement 249g --c'est ecrit dessus mais j'ai vérifié--. si vous prenez le « Fly More kit » avec le sac les batteries supplémentaires etc. le tout pèse un peu plus d’1,3 kg télécommande RC incluse! L'ensemble cela se glisse très aisément dans un sac à dos en balade ou en reportage. C'est moins pratique d'aller s'entrainer avec par contre
(Bientôt?) le moins contraignant coté législation
En restant sous les 250g DJI veut clairement placer ce drone dans les catégories d’usage les moins restrictives dans de nombreux pays (ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de règles). C'est son point d'attrait #1
En Europe cela correspondra à la catégorie C0 (qui tolère par exemple le survol de personnes). Toutefois cette norme n'a été finalisée que très récemment et à ce jour le DJI Mini 3 Pro n’a pas encore été officiellement certifié même s'il en satisfait les principaux critères.
Le DJI Mavic 3 Pro venant de recevoir sa certification C1 (pour ceux qui l'ont déjà acheté une mise à jour du firmware lui permet d'accéder à la certification), on peut espérer qu'il en sera de même prochainement pour la certification "rétroactive" du Mini 3 Pro.
Si la catégorie C0 est la moins restrictive, cela ne voudra pas dire qu’on pourra le faire voler n’importe comment n’importe où comme le suggèrent hâtivement certains youtubers!
Vous trouverez ci dessous les zones de vols soumises à restrictions (elles sont nombreuses!!) :
https://www.geoportail.gouv.fr/donnees/restrictions-uas-categorie-ouverte-et-aeromodelisme
Un appareil un peu moins dangereux
Ultra léger et relativement petit, ce drone fait difficilement peur. Peu de dégâts sont à craindre s'il tombe au sol. Il dispose en outre de dispositifs 'anti-collision' avant/arrière et de coupure des moteurs à la moindre anomalie.
Sous ses airs de "jouet", il n’est pas complètement inoffensif pour autant... A petite vitesse un Knacki stoppe les ailes sans dommage pour le Knacki comme pour le drone. A haute vitesse c'est un autre histoire comme le montre la photo ci-dessous... Il doit y avoir moyen de bien s'entailler.
Pour pallier à ce risque, on pourrait être tenté de lui ajouter des protections d’hélices (comme pour les drones de FPV). Cependant cela augmentera son poids au-delà des 250g… et le rendra non conforme à la classification C0 (le jour où il sera homologué).
Vigilance et bon sens restent de mise donc...
Un pilotage très facile...
Si vous voulez faire des loopings et avoir des sensations fortes en FPV ce drone n’est pas fait pour vous.
J’ai été super surpris par la stabilité du Mini 3 pro par rapport à mes expériences passées. Je suppose qu’il en est de même avec les autres drones dédiés photos/videos aujourd'hui. Il ne faut que quelques minutes pour le prendre en main et le piloter en toute confiance.
Ses protections anti-collision avant/arrière évitent bien des ennuis. Le pilotage peut même être automatique avec des vols préprogrammés pour faire des plans videos cinématographiques sans effort ou le suivi automatique de sujets... (vous trouverez des tonnes d'exemples sur YT c'est impressionnant).
Dans notre univers triathlètique je précise juste qu'il faut se méfier des vols au dessus de l’eau qui peut perturber les capteurs du drone. L'assistance au pilotage fait aussi que dès que le drone détecte qu'il est proche du sol, il enclenche un atterrissage automatique ce qui n'est pas une bonne idée si l'on veut faire un plan serré au dessus d'une piscine par exemple (je n'ai pas trouvé comment désactivé ce comportement, à ma connaissance ce n'est pas possible).
Coté vitesse, pour suivre Remco Evenepoel sur un contre la montre de la Vuelta... (55,676 km/h de moyenne sur 30,9km hier) ce drone risque d'être un peu trop léger... mais il devrait être suffisant pour suivre un cycliste roulant à 30+ km/h dans des conditions de vent favorable.
Qualité d’image
Les précédents points sont intéressants mais sans valeur si le drone n’est pas capable de produire des images exploitables. Il ne faut pas s’attendre à battre la qualité d’un boitier reflex ou d'appareil bien plus gros.
Le capteur du DJI Mini 3 pro est de 12 MP (4032 x 3024), le mode 48 MP est obtenu ‘artificiellement’ (comme le zoom x2) et fonctionnera surtout pour des sujets immobiles. Il ne faut donc pas s’enflammer.
La focale est fixe (1.7) avec une plage d’ISO de 100 à 6400 et une vitesse d’obturation allant de 2 à 1/8000s. A ISO 100 - 1.7 - 1/8000, on sera à la limite de la sur-exposition en plein soleil dans des environnements très lumineux (neige, plage).
La focale fixe est surtout une limite en video où l’acquisition de filtres ND sera nécessaire pour améliorer la fluidité de l’action (DJI en propose, dommage qu’ils ne soient pas fournis d’office dans le "Fly more kit").
Pour vous permettre d'apprécier la qualité de l'optique et du capteur voici des fichiers RAW obtenus avec le drone "posé" :
Notez que mon test n'est pas parfait, puisqu'effectuer à la lueur des néons de mon garage qui n'offrent pas un éclairage stable (cela explique les bandes visibles à haute vitesse...).
Pour la photo d’action...
Si pour la vidéo, les options sont très nombreuses pour réaliser très facilement de superbes plans c’est bien plus compliqué en photo où le timing est parfois très important (on préfère un coureur aérien plutôt que s’écrasant au sol).
La première chose à laquelle on est confronté est l’inévitable délai entre le moment où l’on appuie pour prendre la photo et le moment où la photo est prise... On réalise vite qu'il faut anticiper. Je n’ai pu le mesurer avec précision et je suppose qu’en plus ce "retard" est variable en fonction du temps de la qualité de transmission des commandes au drone mais il ne sera pas simple d'avoir la bonne prise au bon moment.
La meilleure option sera de choisir le mode « burst » qui prend jusqu’à 7 photos d’affilées et d'anticiper légèrement pour espérer en avoir une de bonne. Avec la carte mémoire que j’utilisais j’avais environ 30 ms d’écart entre les 5 premières photos puis 300 ms entre les photos ensuite…
Pour mettre ces données en perspective : Un coureur à 15km/h avance de 4m par seconde. En 30 ms, l'athlète avance donc de 12cm, en 300ms de plus d'un mètre. Il aura avancé de 3m entre la première et la dernière photo. Comptez bien entendu le double pour un cycliste à 30km/h...
Il n'est donc pas trivial d'avoir un athlète en mouvement "pile" au bon moment... Si on y arrive il faudra que l'athlète soit net ce qui nous amène à la seconde difficulté.
Pour la photo, le drone ne propose 2 modes « Auto » et « Pro » (=100% manuel). En mode Auto lorsque la lumière faiblit, le drone va préférer augmenter le temps d'exposition avant d'augmenter les ISO pour avoir une image moins bruité. C'est un choix tout à fait compréhensible mais ça veut dire que tout sujet qui bouge (comme un sportif en action) risque d’être flou… Par exemple le drone choisira de rester à ISO 100 avec un temps d’exposition de 1/100s alors que l’on aurait par exemple préféré monter à ISO 1600 avec un temps d’exposition de 1/1600s pour figer l’action. Pour faire monter volontairement les ISO on doit passer en mode manuel et ajuster aussi la vitesse. Si les conditions lumineuses changent (un nuage qui passe, ou le soleil qui se couche...), on devra en permanence faire des ajustements ce qui n’est pas très pratique. Il aurait été appréciable d’avoir plusieurs mode « autos » : un 100 % auto, un favorisant permettant de fixer un ISO (le drone gérant alors la vitesse d’exposition), un favorisant le temps d’exposition (le drone gérant les ISO). Il s'agit de quelque chose de purement logiciel, il n'est pas impossible que cela soit rendu possible dans le futur J'admets que c'est là le très, très gros point fort d'une telle petite machine. Si le capteur de 12 Mp peut sembler petit, rien n'empêche d'assembler plusieurs photos pour créer de (très) grands panoramas. Le drone propose même cela de façon 100% automatique en prenant et assemblant 9 photos (mode grand angle), 21 (mode panorama 180° mon préféré) ou 26 photos (mode sphère 360°) Les résultats seront cependant meilleurs si l'on demande au drone de garder toutes les photos prises pour les assembler dans un logiciel dédié ensuite. voir exemple ci-dessous (on passe de 27 à 71 millions de pixels pour la photo finale!) Vue panoramique du coté de Sare tel que produit directement par le Mini 3 Pro et optimisé avec Adobe Lightroom (cliquez pour le fichier HD de 27 MP) : Même vue panoramique du coté de Sare assemblée et optimisée avec Adobe Lightroom à partir des photos DNG du Mini 3 Pro (cliquez pour le fichier HD de 71 MP!) : Montée vers le sommet de la Rhune tel que produit directement par le Mini 3 Pro et optimisé avec Adobe Lightroom (cliquez pour le fichier HD de 27 Mp) : Même si le Mini 3 Pro est plus fait pour la video que la photo, il n'en demeure pas moins un "appareil volant" intéressant par son coté ultra transportable, sa mise en œuvre en quelques minutes.
En comprenant ses limitations, et avec un peu de savoir faire dans le traitement des images, il est possible d'avoir de très beaux résultats surtout s'ils sont destinés aux réseaux sociaux.
J'admets que pour ma part après l'avoir rendu je vais m'en acheter un. 
Photos de paysage
Conclusion
